Études

Post-Christendom Ignorance in Secular Society

Gilles Beauchamp

Nouvel article sur la dimension épistémique du privilège et de la discrimination en matière religieuse. L’article permet, entre autres, de jeter un regard critique sur l’interdiction des signes religieux dans la fonction publique québécoise. L’article est publié dans le Journal of Applied Philosophy.

Résumé: 

In banning religious symbols for civil servants in a position of authority, Québec’s laicity law disproportionately burdens religious minorities. Nevertheless, politicians seem to somehow avoid this problem, and the law is largely supported by the population. This insensitivity to religious discrimination calls for an explanation. I argue that part of the explanation for this unequal treatment of religion in secular society lies in active religious ignorance. Drawing a parallel from how white ignorance functions to protect racial inequalities, I argue that a kind of active ignorance in the religious domain – which I name post-Christendom ignorance – makes it difficult to comprehend alternative understandings of religious experience and allows the majority to deny its religious positionality. Applying this framework, I criticize Québec’s laicity law for wrongfully relying on inadequate hermeneutical resources about religion. Further, the failure to see that targeting only religious symbols worn by individuals is discriminatory is the result of the epistemic vice of closed-mindedness. This article aims to show how religious persons in secular society can suffer hermeneutical wrongs because of their religious identity, and it aims to show that this injustice in the epistemic domain can help explain the unequal treatment of religious minorities while providing grounds for criticism.

Pour lire l’article (disponible en libre accès) 

Crédit: Yves Lavoie

Gilles Beauchamp

Gilles Beauchamp est chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada sur l'injustice et l'agentivité épistémiques, au Centre de recherche en éthique (CRÉ) et au Centre de recherche interdisciplinaire sur la diversité et la démocratie (CRIDAQ). Ses recherches portent sur la reconnaissance – et le manque de reconnaissance – de l’agentivité épistémique des personnes religieuses dans la société laïque, c’est-à-dire leur capacité à produire, utiliser et partager de la connaissance. Il utilise donc les outils de l’injustice épistémique et de l’ignorance active pour porter un regard nouveau sur les enjeux liés à la place de la religion dans l’espace public des sociétés laïques pluralistes tel que le Québec. Ses travaux ont été publiés notamment dans Journal of Applied Philosophy, Religious Studies et Religious Education.

Recent Posts

Facal, Bock-Côté, Rioux et les jeunes des banlieues françaises

Il y a une absence de curiosité de ces chroniqueurs quant à la réalité de…

5 mois ago

Ce que la science veut dire dans un monde comme celui de 2025

Alors que l’institution brûle, l’appel à la neutralité n’est ni à la hauteur de la…

7 mois ago

PL 94: Pourquoi s’acharner sur les apparences?

On fait fausse route en interdisant les signes religieux pour favoriser une neutralité religieuse de…

7 mois ago

‘Woke ideology’: Quebec professors denounce Poilievre’s pledge to end certain university research funding

Le chef conservateur Pierre Poilievre a annoncé sa volonté de réduire l'« idéologie woke » dans la…

8 mois ago

Liberté académique : l’annulation d’une conférence de Joanne Liu soulève des inquiétudes

Maryse Potvin discute de l'annulation d'une conférence de la Dr Joanne Liu prévue à l'Université…

8 mois ago

Il faut prendre nos distances de l’exemple américain en matière de liberté académique

C’est avec inquiétude que nous avons appris que la ministre de l’Enseignement supérieur était à…

9 mois ago