La loi 21, les droits fondamentaux et la démocratie parlementaire

Dominique Leydet
Modération ou extrémisme? Regards critiques sur la loi 21, L.Celis et al. (dirs), Québec: Presses de l’Université Laval, 163-193

Dans sa réponse aux critiques de la loi 21, le gouvernement Legault a beaucoup insisté sur le rôle central joué par l’Assemblée nationale dans la démocratie québécoise, soulignant autant son pouvoir d’énoncer la volonté collective du peuple québécois sur des questions cruciales comme la laïcité de l’État que celui d’être la seule garante de la légitimité des décisions collectives qui touchent des droits fondamentaux. Cette affirmation est grevée, toutefois, d’un important paradoxe lié à la façon dont le gouvernement comprend le rôle de l’Assemblée comme lieu d’énonciation de la volonté collective.

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Dominique Leydet est professeure titulaire au département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal. En théorie de la démocratie, ses travaux portent sur les questions liées à la délibération publique, à la représentation et au parlementarisme. Elle s’intéresse dans ce contexte à la façon dont les institutions favorisent ou non le débat public sur les questions sensibles. Elle s’est intéressée plus particulièrement à la place de l’Assemblée nationale dans les débats suscités par la Loi 21 sur la Laïcité de l’État. En philosophie du droit, elle s’intéresse au pluralisme juridique, dans le contexte des rapports de l’État canadien aux peuples autochtones. Elle travaille plus particulièrement sur les défis conceptuels et institutionnels que posent les relations entre traditions juridiques autochtones et occidentales.